dimanche 11 novembre 2007

Equilibre

Dans ce pays, n'importe quelle demarche, decision, achat, est une bataille. Mais il y a aussi beaucoup plus de main d'oeuvre et services pour quelques roupies. Il faut donc trouver un equilibre pour survivre....

Sur un weekend de 4 jours (c'etait Diwali, festival des lumieres, aussi important que notre noel), j'ai du me battre pour me faire livrer mon frigo (je vous epargne les details, ca me fatigue d'y repenser), acheter une table basse a un prix raisonable parce que meme si, en effet, monsieur le brocanteur, si on converti en Euros, c'est pas cher mais pourquoi est-ce que je convertirais alors que je gagne ma vie en roupies? C'est la logique du vendeur qui n'a aucune attache avec la realite.

Quand mon frigo est arrive, samedi soir a 22h, il etait ferme (ici les frigos ferment a cles parce que les bonnes volent de la nourriture, enfin ca c'est les vieilles, parce que les jeunes volent des bijoux, cosmetiques ou fringues, donc tous les meubles ferment a cle en fait...ah! les joies d'avoir du personnel!)...donc mon frigo etait ferme, et les cles introuvables. J'ai donc du ouvrir mon frigo avec 2 petites cueilleres sous les yeux effares des 2 livreurs. Je pense que c'etait la premiere fois qu'ils voyaient une femme forcer une porte. Et on a trouve la cle...dans le frigo; logique non?

Alors vous me direz, ca fait pas beaucoup de problemes sur 4 jours: 1 aventure frigo et 1 table basse, mais c'est parce que j'ai la flemme de rentrer dans les details, de vous enumerer le nombre de coups de fils, la barriere linguistique, les kilometres parcourus en rickshaw a bouffer de la poussiere, la temperature: un petit 33 degres, peut etre plus.

Face a ces epreuves, il y a ceux qui abandonnent et payent des gens pour gerer ce genre de situation, moi je ne peux pas me le permettre.

Il y a ceux qui se battent comme des fous et souffrent de palpitations, perte de cheveux, crise cardiaque, et ca je peux pas non plus parce que j'ai pas eu le temps de me trouver un homeopathe (oui Zab, je te promet que si je suis malade pour de vrai, j'irai voir mon VRAI docteur d'entreprise qui d'ailleurs vient regulierement prendre des nouvelles de sa petite francaise preferees et verifier qu'elle ait pas encore bu de l'eau du robinet).

Il y a ceux qui depriment et s'ils sont etrangers...rentrent chez eux. Moi je peux partir mais j'ai pas envie.

Il y a ceux qui acceptent ce systeme et vivent de maniere precaire, ce qui n'est pas pret de m'arriver.

Et puis il y a ceux qui font comme moi, qui ne cedent jamais, qui restent calmes et placides, en apparence, dans les negociations; d'ailleurs la phrase la plus efficace c'est 'Je reste calme parce que vous n'etes pas personnellement responsable, mais je boue de l'interieur, alors faites ce qu'il faut avant que le volcan se reveille'; mais apres la bataille, il y a le reconfort qui implique:
- les sorties entre amis, comme n'importe ou dans le monde.

Et aussi les specificites du pays qui sont des services tellement peu chers qu'on aurait tord de s'en priver:
- sceances de pedicures - manicures,
- livraisons de mes courses a domiciles (quel que soit le montant de mon panier et une demie heure apres avoir passe commande),
- deplacement en taxi (normalement je prends le train, mais la je suis trop fatiguees).
- Il y aussi la solidarite entre expats qui cree des liens ephemeres mais forts tant qu'ils sont la. En locurence, ce weekend, Jim m'a invitee a passer une apres-midi a lezarder au bord de la piscine du Breach Candy Club avec le reste de la tribu British.
- Et il y a la famille d'adoption. La famille de Pronoti m'a invitee a une ceremonie familiale hier soir. Une histoire de benediction des hommes par les femmes, j'ai pas tout compris, j'etais trop concentree sur ma technique 'ayons l'air hyper occupee pour qu'on me fasse pas trop bouffer'.


Conclusion, pour ne pas laisser l'Inde me bouffer et m'user, je prend du bon temps sans la moindre culpabilite.

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