La production, ca a toujours ete un grand bordel dans mon experience, mais un bordel organise. Ca fuse dans tous les sens, les realisateurs, directeurs de la photo, decorateurs sont capricieux et un peu diva, les techniciens sont ronchons, l’equipe de production est sur les nerfs mais avec le sourire. Une semaine de pre producion dans un bureau de prod ressemble a une grande reunion de famille ou tout le monde s’engueule mais finalement ne peut se passer l’un de l’autre, et tout le monde recherche l’affection et l’attention des autres.
Le jour du tournage, chacun fait son boulot et se plaind l’un de l’autre aupres de la production qui resoud tous les problemes. Puis, quand tout est fini, le materiel range, on boit tous un verre ensemble, on est fatigue et emplie d’emotion. C’est fini, ca s’est bien passé et il va falloir se quitter jusqu’au prochain tournage.
Ca c’est le modele a la francaise, probablement a l’Europeenne. En Inde ca ne va pas etre pareil.
En plus des caprices des uns et la suceptibilite des autres, je me prepare a un tournage pimente et plein de surprises. En attendant les imprevus lie au pays, il y a deja des differences que je peux voir et prevoir:
- il y a une hierarchie pyramidale avec des separations et ecarts affligeants. La preuve, il y a 2 cantines de prevues pour le tournage, 1 pour le personnel A et 1 pour le B avec un ecart de prix par personne de 300%. Je sais bien que personne d’autre que moi sera genee par cette situation mais j’ai quand meme du mal a m’y faire.
- La main d’oeuvre etant tres peu couteuse, il va y avoir foule de techniciens. Je me rapelle d’une sceance photo, ici en Inde, ou le fond bleu etait un mur peint par 15 ouvriers en 2 heures (le mur n’etait pas grand), en France on aurait loue une bache.
- Vu le nombre de gens impliques et la confusion totale des roles, tout va etre discute et negocie pendant des heures.
Et puis il y aura les difficultes qui ne toucheront que moi:
- La bariere de la langue, puisque tout le monde sauf moi parle Hindi et que les conversations sont donc en Hinglish.
- L’attitude de l’equipe envers moi:
*les 2 premiers assistants realisateur (on commence deja avec un probleme de maths, mais passons), 2 jeunes homes charmants et passiones, qui depassent amplement leur domaine de juridiction et marchent sur mes plates bandes. C’est le genre de personne qui se plaind constament du manque d’organisation et de tout ce qu’ils ont a faire mais font en fait tres bien leur travail avec beaucoup de zelle, beaucoup trop. Il y a plusieurs explications possible a leur attitude et je pense que c’est un mélange de tout:
- ils sont passiones et veulent tout faire, c’est de leur age (mon dieu, ca y est, je parle comme une ancienne),
- je suis la directrice de production donc celle qui decidera de les embaucher ou pas pour la prochaine production donc ils veulent m’impressioner, malheureusement ils m’irritent. Mais ils sont tellement devoue que je ne leur en veut pas,
- je suis une femme, et etrangere en plus, donc je suis la pour faire jolie et c’est tout.
* Le realisateur a tendance aussi a doubler son poste et faire mon travail, mais lui croit bien faire. Je suis nouvelle et il ne veut pas m’accabler. A mon avis, ce n’etait pas une bonne idée d’avoir recrute l’equipe puis me la presenter. Il aurait du me donner la liste des gens qu’il voulait et me laisser les contacter et les rencontrer. En voulant m’aider, il m’a amputee de mon autorite sur l’equipe.
* Le charge de production, donc celui qui travaille pour moi directement, est un monsieur du cru qui a pour seule qualite d’avoir les numeros de telephone de tous les corps de métiers necessaires a un tournage, ce qui n’a rien d’extraordinaire quand on travaille depuis si longtemps dans cette industrie. Je suis tres embettee de le decrire de la sorte maisje suis desamparee face a cet homme et la seule solution que je vois c’est de ne plus jamais travailler avec lui. Il personifie toutes les attitudes et habitudes qui rendent l’Inde hostile a tout Europeen. Il est la caricature du pire cauchemard des expatries: il voit sa femme comme une servante qui le sert, ferme sa gueule et heureusement pour elle, elle lui a fait un fils; il est enorme et se deplace comme une boule de bowling qui ne peut pas eviter les quilles (les quilles c’est nous dans le bureau ou n’importe qui dans la rue); il ne comprends pas le sens de ‘confidencialite’ ni ‘intimite’ ni ‘personnel’; il ne fait pas de phrases completes, c’est a nous de se demerder pour comprendre et surtout il ne perds pas de temps avec les formules de politesse.
Je prends donc cette experience comme une repetition, un bout d’essai, et je refuse de stresser. Je fais ce que je peux et je prends note pour la prochaine fois qui risqué de ne pas etre dans la meme boite parce que j’ai d’autres propositions mais ca reste a confirmer…..
mardi 10 juin 2008
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